C’est dur d’être patron… + EDIT (Reprise du 20/11/2007)

J’ai une position un peu particulière dans mon Etude.

En effet, je suis Notaire Stagiaire : ça signifie qu’après 7 ans d’études et quelques années d’expérience professionnelle, je suis en attente de la réalisation de mon mémoire de fin d’études et encore quelques années d’expérience pour m’installer.

En attendant, je fais office de clerc dans mon étude (même travail mais avec les dossiers les plus complexes et même salaire), mais dans quelques années je deviendrais peut-être la patronne de mes collègues… Aïe, ça s’est très risqué.

Dans cette idée et également par mon héritage génétique (comme me l’avait dit mon ancien patron “Votre père, votre grand-père et votre arrière grand-père étaient chefs d’entreprise, vous savez donc ce que c’est que de diriger une boîte avec les avantage, les obligations et surtout les inconvénients que ça comporte”), j’ai un petit peu des idées de “chef” et notamment je vois en ma boîte peut-être mon futur bébé et donc je la défends.

Ainsi ce matin, pendant que la patronne faisait sa tournée dans nos bureaux, une de mes collègues, “I” a une agence immobilière au téléphone et l’envoit ouvertement ballader pour fixer un rendez-vous de signature en expliquant de façon très désagréable que de toute façon, on n’a pas reçu les pièces pour signer la vente. L’agence demande pourquoi on n’a pas les pièces. Réponse de ma collègue “elles ont été demandées il ya 15 jours (c’est à dire avec 2 mois de retard !!!!!!!!!), et c’est pas moi qui demande les pièces, c’est une autre collègue, donc ça ne sert à rien de m’en parler, c’est pas mon travail”.

Perso j’appelle ça une réponse digne de la Sécu ou de la Caf.

Je m’attendais à un commentaire de ma patronne : rien.

Après son départ, nous reparlons toutes ensemble de l’incident et là, j’ai parlé trop vite et j’ai dit à ma collègue “I” qu’à la place de la patronne, je l’aurais engueullée car elle n’a pas à être désagréable avec un client (ça lui arrive souvent) puis je serais aller faire une crise dans le bureau de la collègue qui demande les pièces avec 2 mois de retard (le délai de réalisation d’une vente étant en général 2 mois 1/2-3 mois).

Et là, la crise : ”I” fond en larme et part en courant dans les toilettes…

Alors j’aurais mieux fait de ma taire ?

Je ne pense pas, elle est souvent désagréable avec les clients et personne ne lui dit rien. Par contre, quand on lui fait une remarque en général elle se bloque complétement et n’écoute rien. Alors je ne sais pas si elle saura tirer profit de ma maladresse, même si je sais que c’est désagréable d’être critiquée, en plus par une collègue.

Et moi je ferais peut-être bien de rester à ma place même si j’ai du mal et même si je sais que dans l’esprit de mes collègues je suis une éventuelle futur patronne. (Elles m’ont déjà demandé comment je serais à ce moment là. Ce à quoi je leur ai répondu que j’espère pouvoir rester aussi zen qu’actuellement mais que ça m’étonnerais car je sais ce que c’est qu’être patron, le stress et les angoisses que ça engendre, j’ai supporté les mauvaises humeurs de mon père à chaque versement à l’URSSAF, paiement de TVA, les difficultés avec les clients, le personnel…alors je connais l’envers du décor).

Je ne leur ai pas dit mais j’espère tout de même suivre la lignée de mes aïeux qui ont trouvé du travail pour une quinzaine d’employés pendant environ 80 ans dans une entreprise dite familiale :

Je suis allée aux mariages, aux enterrements des employés, je les ai tous vu pleurer comme des madeleines à l’enterrement de ma grand-mère (Pourtant c’était pour moi de grands bonhommes , en “bleu” de travail, avec les mains toutes noires de travailler toute la journée dans le charbon et le fioul - c’était une entreprise de négoce en combustible), ma grand-mère qui avait instauré le café casse-croute à 9 h, tous les jours chez elles, pour que les employés n’aillent pas au café (Dans les années 50, il y avait beaucoup d’alcoolisme et souvent les femmes des employées venaient chercher mon grand-père, la nuit tombée, pour qu’il aille sortir leur mari du café afin qu’il rentre chez eux).

Bref j’espère réussir à faire vivre une entreprise financièrement (sinon il n’y a plus de travail pour personne) mais aussi comme une famille avec le partage du travail mais également des joies et des peines de tous et c’est pour cela que je me permets de dire ce que je pense à ma collègue, parce que sionon, un jour, elle aura un patron plus obtu qui la virera parce qu’elle est désagréable avec les clients.

Voilà c’est un peu confu car un peu dûr à dire ou à écrire, aussi bien sur mes ambitions professionnelles que sur l’histoire de la famille car l’entreprise familiale a été liquidée en septembre 2004, malgré tous les sacrifices de mon père (pas ou peu de salaire pendant des années, jamais de week-end, jamais de vacances ou alors le week-end du 15 Août à la rigueur…), et qu’après ma grand-mère c’est mon grand-père qui nous a quitté il y a 2 mois.

****************EDIT*********************

Au fait, dans le notariat aussi, on a un régime spécial pour les retraites et même une caisse hyper bénéficiaire (ça ne durera pas tous le monde part à la retraite dans les 5 ans à venir).

On va les perdre, mais on de dit rien.

De toute façon, si on fait grève, tout le monde s’en fout !

Et de façon + rationnelle, je ne vois pas pourquoi on travaillerait moins que les autres.

(Enfin le régime spécial c’est pour les clercs, ainsi, si je reste clerc avec le régime spé, je peux prendre ma retraite à 55 ans, si je deviens notaire, ce sera 65 !!! Et avec mon nombre d’années d’Etudes et donc mon entrée tradive dans le monde du travail, je n’ose même pas calculer.)

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1 commentaire

1. Coucou,
   Merci pour ton comm.
   J’ai découvert ton blog ce matin mais je n’ai pas encore eu le temps de tout lire.
   Pour les info sur la grossesse le site c’est babyfrance.com mais pour voir au delà de la 6ème semaine (je crois), c’est payant. Si tu veux je peux t’envoyer le reste par mail (je l’ai mis sur un document word) mais ce sera avec mes dates.
   Bisous et à bientôt
   Marie

   Commentaire par Marie — 20 novembre 2007 à 12:05